Une nouvelle technique sociale efficace
Une nouvelle technique sociale efficace pour guérir les blessures de l’exploitation, de l’incompréhension, de l’intolérance, des préjugés et de la guerre.
La guerre, le crime ou l’intolérance blessent leurs victimes dans leur chair et dans leur âme. Les débordements de haine violente laissent leurs victimes, jeunes ou plus âgées, diminuées voire détruites. Pire encore, la victimisation tend à générer un cercle vicieux de rancœurs et de conflits encore plus lourds.
Sortir de la victimisation
Briser le cycle du conflit est si crucial dans la tâche de pacification et dans le travail de la Fédération des Femmes pour la paix mondiale. Formidable nouvel outil social, le Pont de la Paix permet aux individus de faire des démarches décisives pour créer un partenariat tourné activement vers la paix. En bref, on cesse d’être victime d’un conflit. Au lieu de laisser la colère et le ressentiment vous tenir en laisse, vous devenez acteur du changement.
Les débuts du pont de la paix
« Qui sait ? Si les dirigeants américains et japonais avaient franchi le pont de paix voilà cinquante ans, les deux pays ne se seraient peut-être pas fait la guerre. » George H. Bush, président des Etats-Unis (1989-1993)
Depuis 1994, la Fédération des Femmes pour la paix mondiale a animé un mouvement de sororité, sous l’impulsion de notre fondatrice, le Dr Hak Ja Han Moon. Ce mouvement s’appuie sur une idée simple mais de grande portée : notre monde est une grande famille, avec ses parents et ses enfants, ses frères et sœurs, ses conjoints vivant avec Dieu, notre parent commun.
Depuis 1994, avec la ténacité propre aux femmes, nos sœurs ont étendu leur réseau d’amitié dans le monde entier, pour créer une entente mutuelle harmonieuse. Les premières réunions se tinrent en Corée. Des Japonaises et des Coréennes ont entamé un processus de réconciliation et d’apaisement. Le Japon a occupé la Corée pendant 40 ans avant la deuxième guerre mondiale et le ressentiment reste vif. 160 000 femmes japonaises sont allées en Corée pour endiguer les poussées de haine et de colère du passé et devenir des sœurs et des amies.
En 1995, pour commémorer le cinquantième anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale, les réunions de la FFPM se sont transportées sur le territoire américain et vingt mille paires se sont formées. Dans les années qui suivirent, ce mouvement a affiné un nouvel outil social communément appelé « le pont de la paix ». Avec ce pont quasi magique qui favorise la réconciliation personnelle en profondeur, les femmes et leurs familles écartent la vengeance, la haine et la culpabilité et leurs effets destructeurs. En bref, ce mouvement de sœurs est un mouvement de paix novateur qui atténue les différences entre cultures, groupes ethniques, nationalités et religions, mais aussi entre les hommes et les femmes.
Ces cérémonies entre les sœurs sont un outil puissant et indispensable dans la tâche de resserrer les mailles du filet dans le monde entier, au plus près du terrain. La pacification doit en effet se faire là où elle affecte le plus notre quotidien : dans nos foyers.
Une perspective de pouvoir personnel
« Si les femmes du monde entier se prennent la main comme sœurs, leurs hommes cesseront de se battre et de s’entretuer … les parents n’auront plus à déplorer la perte de leurs fils et filles. » Dr Hak Ja Han Moon, fondatrice de la FFPM internationale. |
Très valorisante cette approche représente aussi un défi. Elle confie en effet aux mains de chacun le pouvoir de modifier l’équilibre de la paix mondiale. Pareille tâche ne saurait être du ressort des seuls gouvernements. Ces derniers sont des systèmes humains destinés à agir pour le bien public et ont leurs propres responsabilités. Cela dit, c’est avant tout le quotidien qui façonne le cours de nos vies, en fonction de notre regard sur l’existence et de notre approche de la vie et du changement. C’est ce que vise la FFPM par le Pont de la Paix.
En outre, alors qu’il est dans notre nature humaine de chercher à savoir qui a tort, nous soulignons que la solution des problèmes gagne peu à cette approche. Nous voyons plutôt la solution se dessiner quand on prend responsabilité pour soi-même et en s’efforçant de se sentir sincèrement responsable pour autrui. Vouloir résoudre les conflits par cette démarche nous permet de puiser dans ce qu’il y a de meilleur en nous. Quiconque peut s’atteler à cette noble tâche fera des progrès remarquables.
Les quatre piliers du pont de la paix
- Responsabilité : on brise les chaînes de la victimisation en réalisant que le ressentiment et la colère sont des émotions qui polluent et affaiblissent. La disposition intérieure de notre esprit a donc plus d’importance que nos circonstances extérieures. Celui qui nous fait du tort influencera toujours moins le cours de nos vies que notre mode de pensée. Prendre les rênes de la responsabilité, c’est sortir du rôle de la victime, même si l’environnement cherche à contrôler nos vies.
- Respect : reconnaître les droits de l’autre, quel qu’il soit, nous met à même d’ouvrir notre esprit à la possibilité d’une solution. Sans respect, le conflit reprendra de plus belle et la seule réponse sera la mort, d’une façon ou d’une autre.
- Repentir – un cessez-le-feu personnel : prendre responsabilité nous donne la force de voir ce qui, en nous-mêmes, peut pousser l’autre à nous en vouloir. Pour éteindre le conflit dans notre vie, nous devons décréter un cessez-le-feu personnel, hâté par une prise de conscience et une évaluation franche de nos propres actes.
- Engagement : notre partenaire de paix est soit une sœur, soit une épouse, soit encore une amie ou quelqu’un de la parenté ; l’étreinte nouvelle est un échange qui scelle l’engagement personnel de l’une envers mais aussi la tâche d’aller de l’avant.
En conclusion …
La FFPM se sert du Pont de la Paix pour répondre à certains des besoins les plus évidents de la réconciliation ; réconciliation raciale ; guérison des blessures entre peuples qui se sont fait la guerre ; entre peuples de différentes cultures ; et aussi comme moyen de rehausser l’un des liens les plus gratifiants et les plus ardus : le mariage.
Dans sa quête de paix, la FFPM touche à plusieurs points à la fois : illettrisme, éducation, valorisation des femmes, secours d’urgence, soutien, administration … Mais nous considérons que notre stratégie doit surtout nous amener au cœur des subtilités qui peuvent troubler l’esprit et les rapports sociaux essentiels. Ainsi, tout en cherchant à traiter systématiquement les points les plus importants, nous touchons aussi à des situations brûlantes du quotidien.
En nous concentrant sur les ressources que nous avons tous et auxquelles nous avons accès, nous pouvons voir que nous avons tous le pouvoir, et en fait la responsabilité, de contribuer à la paix mondiale. Unies dans l’action comme femmes, sœurs, mères et épouses, nous devenons une force de cœur et de mains avec laquelle le monde devra compter.