Pour marquer la Journée Internationale de la Femme, la Fédération des Femmes pour la Paix Mondiale (FFPM) en partenariat avec l’Association Internationale pour le Développement Economique et Social – Afrique / France (AIDES/A.F) a organisé le samedi 11 mars 2023, à Paris, un événement sur le thème : « Femmes et Hommes : Culture de l’égalité et du respect mutuel ».
Après des mots de bienvenue par les organisatrices de l’événement, Brigitte Wada et Faiza Chaker, nous avons pu écouter nos quatre intervenantes, présentées par notre modératrice Félicia Massey.
Soraya Ayouch, psychologue à la Protection Judiciaire de la jeunesse. Elle a exprimé qu’en célébrant la Journée de la Femme, on célèbre aussi la vie. Le thème de l’égalité et du respect nous invite à parler de la vie, de la femme, du couple, de la paix. Travaillant avec des enfants en situation difficile, elle a constaté que souvent leurs actes interpellent les parents et la société dans leur désir d’amour. Sa conclusion était que les femmes unies peuvent apporter un message de paix et d’espoir malgré les obstacles et les difficultés que traverse ce monde aujourd’hui.
Marie Christine Odent, conseillère conjugale et familiale, a posé la question : En quoi le monde digital permet-il ou empêche-t-il l’égalité et le respect entre hommes et femmes ? Elle a expliqué que le monde digital est un outil qui élargit le champ de nos actions et démultiplie nos efforts. Il peut être utilisé de la meilleure ou bien de la pire des façons. Par exemple, la pornographie, autrefois cantonnée à certains médias spécialisés, aujourd’hui accessible à tous et à tous les âges. Dans ce nouveau contexte digital, c’est aux femmes de créer et de transmettre le meilleur, c’est-à-dire les valeurs : l’altruisme, le respect mutuel, l’amour, l’égalité entre les femmes et les hommes et, ainsi contribuer à créer un environnement plus sain pour la future génération. Son exposé s’est terminé sur une parole de la fondatrice de la FFPM, Mme Hak Ja Han Moon : « Je crois que le moment est venu pour nous, femmes, d’aller de l’avant avec audace, d’accueillir les nouvelles opportunités qui se présentent et de promouvoir les valeurs les plus élevées. »
Rime Abdennadher, Consultante à l’Unesco et thérapeute . Elle a abordé le sujet de la relation hommes/femmes, essentiellement au sein du couple. Lors d’un séjour aux Etats unis en 1997, elle a raconté avoir été invitée à un événement sur l’égalité Hommes /Femmes dans l’Islam. Elle fut surprise par un verset du Coran « Oh vous les Humains ! Nous vous avons créés d’un homme et d’une femme, et Nous avons créé de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux, fidèle, dévoué. » Ce jour-là, elle réalisa que Dieu avait créé l’Homme et la Femme égaux. Pour elle ils ont été créés pour s’aimer, se soutenir, se respecter. C’est dans cette relation d’amour qu’ils trouvent l’égalité même s’ils sont différents de nature. Il n’y a pas lieu pour eux de se confronter mais au contraire de s’entraider dans les moments de joie, de faiblesse et de succès. Elle a déploré que le couple aujourd’hui manque d’engagement, de dialogue, de connexion émotionnelle et d’amour véritable capable de résoudre leurs différences.
Ye-Bonne Maldonado, Ingénieure de recherche en aérodynamique, nous a apporté par son témoignage un éclairage différent sur l’égalité homme/femme dans le monde du numérique. Selon elle, trop peu de femmes travaillent dans le domaine de l’informatique (15% de femmes dans son équipe) et pourtant cette technologie peut faciliter la vie des gens et apporter une énergie plus propre. D’après un article de Thomas Breda en 2014, « Comment se fait-il qu’il y a si peu de femmes qui travaillent dans les sciences ? », ce n’est pas à cause de la discrimination, en tout cas en France. Il peut y avoir un autre frein : la pensée que les filles sont moins douées pour les sciences que les garçons. Or une étude en psychologie expérimentale montre que ce n’est pas le cas. Les hommes et les femmes ont des aptitudes cognitives différentes. Les hommes ont notamment plus de facultés à imaginer le monde en trois dimensions alors que les femmes travaillent plus dans l’image, elles arrivent à exprimer leurs idées de façon plus fluide. Il n’y a aucune raison pour que les filles qui le souhaitent ne travaillent pas dans les domaines de l’informatique.
A la suite de ces exposés, l’assistance s’est à son tour exprimée, nous enrichissant de nombreux commentaires.
L’événement s’est terminé autour d’un goûter interculturel, aussi délicieux que diversifié.